Le temps du Carême

"Carême" veut dire "quarante" qui symbolise un temps de maturation, de lutte contre le mal, une longue période qui nécessite un travail sur soi.

 

D'une durée de 40 jours (à mettre en relation avec les 40 jours de Jésus au désert, précédant sa vie publique, eux-mêmes en relation symbolique avec les 40 ans de traversée du désert par les Hébreux avant leur entrée en Terre Promise), le carême permet aux chrétiens de se préparer à vivre pleinement la grande fête de Pâques.

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Ce chemin vers Pâques invite à une triple-conversion : jeûner (c'est-à-dire se priver du superflu pour être plus disponible à Dieu), partager (avec les plus pauvres que soi) et prier (c'est-à-dire parler à Dieu comme à un ami). 

Cela n'a rien à voir avec une pratique imposée qui serait mal vécue (au sens "difficile à vivre" mais aussi au sens "pas vécue de la bonne manière"). C'est une démarche spirituelle et donc personnelle que chacun est appelé à vivre dans son cœur et non ouvertement (voir les extraits bibliques ci-dessous extraits du manuel Kim et Noé - culture).

Il commence le mercredi des Cendres et se termine le samedi, veille de Pâques, à midi.

Le mercredi des Cendres

Avant le carême, une période de trois jours de fête populaire, d'exubérance et d'abondance célèbre le carnaval (du latin carne levare qui signifie "enlever la viande") qui est associé à l'ingestion d'une grande quantité de nourriture avant de manger maigre (sans viande) pendant le carême : le dimanche, le lundi et le mardi gras.

L'entrée en carême se fait lors d'une messe au cours de laquelle s'est développé le geste symbolique de l'imposition des cendres : le prêtre trace une croix sur le front des fidèles, avec des cendres. Il exprime ainsi que l'Homme est mortel en disant "Souviens-toi que tu es poussière et que tu retourneras à la poussière".

 

A l'origine, seuls ceux qui avaient péché recevaient "le sac et la cendre" pour se vêtir durant le temps de pénitence nécessaire à leur réintégration dans la communauté chrétienne. Puis ce geste s'est étendu à tous les chrétiens qui s'engagent à une conversion et un effort sur soi pour se tourner vers les autres et vers Dieu.

La Semaine Sainte et le Triduum pascal

La Semaine Sainte retrace les derniers jours de Jésus à Jérusalem.

Pendant le Triduum pascal (3 jours qui célèbrent Pâques), les chrétiens se remémorent la Passion, la Mort et la Résurrection

de Jésus.

 

Explications tirées de 'Ze Bible' et illustrées à l'aide des vitraux réalisés en 2015 par les 4e3e :

 


1e jour : le dimanche des Rameaux - Faites place au Roi !

Un roi pour la paix. D'après Jn 12,12-19 : "Les Juifs se souviennent peut-être du temps des Maccabées, ces héros de la résistance du passé (2Mac 10,7 : "C'est pourquoi, maintenant, ils portaient des bouquets de feuillage, des rameaux verts et des feuilles de palmier, et ils faisaient monter des chants de louange vers celui qui leur avait permis de purifier son temple."). Ils accueillent Jésus avec des branches de palmiers et des cris de gloire de Dieu, comme s'il allait les débarrasser de l'occupant [romain]. Erreur ! Jésus monte sur un âne : c'est l'image symbolique d'un roi non-violent, venu pour la paix (Zach 9,9 : "Eclate de joie, Jérusalem ! Crie de bonheur, ville de Sion ! Regarde, ton roi vient à toi, juste et victorieux, humble et monté sur un ânon, le petit d'une ânesse.").


2e jour : La tension monte...

Complot. D'après Lc 20,9-18 : "Jésus voit les chefs religieux prêts à retourner la foule contre lui. Il raconte une parabole : la 'vigne' c'est le peuple d'Israël ; le 'propriétaire' c'est Dieu ; les 'vignerons' sont les prophètes ; le 'fils bien-aimé' c'est Jésus. Les chefs religieux n'ont écouté ni les prophètes ni Jean-Baptiste (Lc 20,5 : "Mais ils se mirent à discuter entre eux et se dirent : "Si nous répondons 'C'est Dieu qui l'a envoyé', il nous demandera : 'Pourquoi n'avez-vous pas cru Jean ?'"). Maintenant, ils sont prêts à tuer le Fils que Dieu leur envoie. Mais la mort de ce Fils n'aura pas le dernier mot. Il deviendra le socle d'une nouvelle construction (Ps 118,22 : "La pierre dont les maçons ne voulaient pas est maintenant la principale, la pierre de l'angle.").

3e jour : Une tragédie en marche...

D'après Mc 10,32-34 : "Jésus annonce plusieurs fois à ses disciples qu'il va souffrir et mourir. Qui le fera mourir ? Les autorités religieuses (Mc 8,31 : "Ensuite, Jésus se mit à donner cet enseignement à ses disciples : "Il faut que le Fils de l'homme souffre beaucoup ; les anciens, les chefs des prêtres et les maîtres de la loi le rejetteront ; il sera mis à mort, et après trois jours, il se relèvera de la mort.") ? Les hommes en général (Mc 9,31 : "Voici, en effet, ce qu'il enseignait à ses disciples : 'Le Fils de l'homme sera livré aux mains des hommes, et ceux-ci le mettront à mort ; et trois jours après, il se relèvera de la mort.") ? Ici, les autorités juives et les païens romains représentent toute l'humanité qui s'oppose à Jésus."

4e jour : Objectif libération !

Voici l'Agneau... D'après Jn 1,29-34 : "Jean-Baptiste [a exprimé] la mission de Jésus en référence à l'Ancien Testament. Dans l'Exode, par exemple, Dieu a protégé son peuple de la mort et l'a libéré de l'esclavage en Egypte grâce au sang de l'agneau mis sur le montant des portes (Ex 12,7 : "On prendra de son sang pour en mettre sur les deux montants et sur la poutre supérieure de la porte d'entrée, dans chaque maison où l'un de ces animaux sera mangé."). Ainsi, Dieu a envoyé Jésus pour mettre fin à l'emprise du péché et du mal sur le monde, et aussi dans la vie de chacun."

5e jour : le jeudi saint - Jésus prépare son départ.

(La célébration du jeudi saint met fin au temps de carême et entame le Triduum pascal, les 3 derniers jours qui terminent la semaine sainte : les jeudi, vendredi et samedi.)

 

 

 

 

 

Le maître serviteur... D'après Jn 13,1-20 : "Pieds nus dans les sandales, on se salit sur les routes de Judée. Comme un esclave qui accueille les voyageurs, Jésus accomplit une des tâches les plus méprisées. Par amour pour ses disciples, il se comporte comme un serviteur et leur lave les pieds. De même que par amour, il acceptera de mourir, cloué sur une croix."

 

Le repas du Seigneur... D'après Mc 14,12-31 : "Jésus et ses disciples partagent le repas de la Pâque qui, selon la tradition juive, rappelle la sortie d'Egypte. Au cours du repas de fête, Jésus annonce qu'un disciple le trahira, que tous l'abandonneront, que Pierre le reniera. Dans ce contexte, Jésus donne un autre sens au repas de la Pâque : être en communion avec lui qui va jusqu'au bout de l'amour en donnant sa vie (son corps et son sang). Les gestes qu'il fait et les paroles qu'il prononce sont pour Marc, et pour les chrétiens, le fondement du rite du partage du pain et du vin."

 

 

 

 

 

Prime à la trahison... D'après Mc 14,3-11 : "Contraste entre celle qui donne tout par amour et celui qui donne quelqu'un pour l'argent. Contraste entre les uns qui s'indignent d'un cadeau, et les autres qui se réjouissent d'une trahison. Pourquoi Judas décide-t-il maintenant de livrer Jésus aux autorités ? Veut-il participer au complot ? Veut-il de l'argent ? Ou pour quelle autre raison ? Marc ne donne pas de réponse."

6e jour : le vendredi saint - la condamnation...

Lâche ou responsable ? D'après Mt 27,15-26 : "Rien ne se déroule normalement. Pilate, qui a le pouvoir de décision, obéit à la foule manipulée par les chefs religieux pour soutenir Barabbas. Il a beau s'en laver les mains, il n'en est pas moins responsable. Rien ne l'obligeait à condamner Jésus. La vie humaine n'a souvent que peu de poids dans les stratégies politiques. Et les foules sont influençables. C'est si facile de hurler avec les loups !"

 

Le pire des supplices... D'après Mt 27,32-38 : "Les Romains crucifiaient les esclaves en fuite et les rebelles. Le condamné portait le montant transversal de la croix jusqu'au lieu de l'exécution. C'était un supplice atroce. Le crucifié mettait plusieurs jours à mourir lentement, asphyxié. Jésus, affaibli par les coups, mourra plus rapidement."

 

7e jour : La veillée pascale - Silence...

En attendant... D'après Lc 23,50-56 : "Selon la coutume juive, on enveloppait le corps du mort dans un tissu, puis on le déposait dans un tombeau creusé dans la roche, fermé par une grosse pierre. Le sabbat allait commencer. Il interdisait de toucher le corps d'un mort et de se déplacer hors de la ville. Jésus ne pouvait donc pas être embaumé tout de suite."

le dimanche de Pâques

(Le dimanche de Pâques entame le temps pascal et n'est donc compris ni dans le carême ni dans la semaine sainte, mais étant étroitement lié à la semaine sainte, nous préférons inclure un commentaire biblique à ce sujet.)

 

 

 

 

Vivant ! D'après Mt 28,1-17 : "Peu nous est dit sur la résurrection. Une seule nouvelle importe : Jésus, qui était mort, est ressuscité : il est vivant ! C'est le cœur de la foi chrétienne. Les premiers témoins sont partagés entre une joie immense et la peur, entre la certitude de la foi et le doute. Cette vie plus forte que la mort reste pour les croyants un mystère qui appelle à la foi."